Pour se remonter le moral il décidait d’aller à the village. Il aimait énormément cet endroit qui lui per-mettait d’être gourmand. Par chance, c’était un endroit accessible en fauteuil sans qu’il n’ait à demander à qui que ce soit de l’aider. Il pouvait retrouver une certaine indépendance ce qu’il appréciait réellement. Ben eut la main lourde et commanda plusieurs choses. Il ne remarqua même pas que la serveuse es-sayait de flirter avec lui. Il faut dire qu’il ne faisait pas attention à ces choses. Depuis sa rupture avec Liv il était très éloigné des femmes parce qu’il n’avait plus confiance en elles. D’ailleurs, cela ne risquait pas de changer. Il préférait se concentrer sur sa récupération physique, sur son indépendance et son travail. Il avait encore pas mal de choses à remettre en place dans sa vie pour se sentir mieux. Sans oublier le fait de devoir faire le deuil de la mort récente de ses parents. Alors qu’il prenait sa commande, Ben eut l’impression que son coeur manqua un battement lorsqu’il aperçut la jeune femme dans cet endroit. A voir le visage qu’elle faisait elle était aussi surprise de le voir. Ben ne savait même pas qu’elle était de retour en ville. Personne ne lui avait dit. Personne n’avait pris la peine de le prévenir. Il aurait aimé le savoir afin de ne pas sortir de chez lui ou de l’hôpital. Il décidait alors de faire la chose la plus censée : fuir. Il n’avait aucune envie de la voir ou de lui parler. Il était persuadé que la réciproque était vraie. Il allait donc en direction de la sortie. Il se sentait déjà assez diminué en chaise roulante sans en plus de-voir supporter la présence de la jeune femme qui allait le revoir dans cet état. Certes, il était moins dé-primé, mais il n’était pas non plus au meilleur de sa forme. Malheureusement pour lui la jeune femme avait décidé de venir à sa rencontre. Il se demandait bien ce qu’elle avait à lui dire. Il restait donc silen-cieux et fermé face à Liv.

Ça y est. Il était temps de rentrer à la maison. Ces quelques mois auraient du lui faire un bien fou malheureusement, c'est plein de regrets qu'elle posa les pieds à Stars Hollow. Evidemment, si elle avait espéré pouvoir reprendre sa petite vie où elle l'avait arrêté, Liv s'était bel et bien mis le doigt dans l'oeil. La touche pause n'hésitait pas dans la vraie vie. Il fallait désormais qu'elle porte le poids de ses erreurs sur les épaules. Une semaine qu'elle avait posé bagages chez ses grands-parents le temps de trouver un petit appartement à louer. Elle ne les supportait déjà plus. Seule Charlie semblait la comprendre et lui pardonner son départ précipité. Alors forcément, même si sa propre famille, même si ses plus vieilles amies ne pouvaient la regarder dans les yeux pour le moment, elle se doutait que la confrontation avec Ben serait difficile. C'est tout naturellement qu'elle repoussait le moment fatidique à plus tard. Pourtant, elle avait conscience du fait qu'il faudrait un jour lui faire face. La demoiselle, elle tentait uniquement de trouver les mots justes pour avoir la force de se pointer devant chez lui. Devant chez eux. Six mois s'étaient écoulés. Elle était incapable de dire où il en était, ce qu'il avait fait, ce qu'il pensait, ce qui avait changé. Mais voilà, la confrontation arriva plus rapidement que prévu. C'était à the village. Sourire aux lèvres, elle remercie la serveuse pour lui avoir apporter sa commande. Lorsqu'elle releva la tête, ses yeux se posèrent instinctivement sur le jeune homme. Ben. Ben était là. Juste en face d'elle. Son coeur rata un battement et son esprit se déconnecta de la vérité. Elle le fixait, surprise. Il l'observait, comme s'il était tombé nez à nez avec une revenante. C'était le cas, en quelque sorte. Forcément, il décida de s'éloigner le plus rapidement possible. La demoiselle ne pouvait pas laisser une telle chose se produire. Elle décida donc de laisser quelques billets sur la table pour le rattraper. Tant pis pour son déjeuner, ce n'était pas le plus important à l'heure actuelle. Le fait que Ben soit encore en fauteuil roulant fut un avantage pour Liv qui pu rapidement venir à sa rencontre. Elle se planta juste devant lui. Un court silence s'installa durant lequel elle déglutit, ne sachant par où commencer. Salut... Ce n'était pas la meilleure approche qui puisse exister. Elle était même plutôt banale. Mh... Comment... Comment tu vas ? Depuis que je t'ai quitté. Depuis que je me suis barrée telle une voleuse en te laissant tout seul alors qu'on s'était promis un tas de choses. Voilà ce que lui criait sa conscience.

La jeune femme semblait très surprise de le voir, comme désemparée face à l’apparition de son passé, mais à quoi s’attendait-elle ? C’était l’endroit favoris de Ben et d’ailleurs ils avaient l’habitude d’y aller ensemble alors ce n’était pas surprenant. Peut-être qu’elle pensait qu’il était encore à l’hôpital ou cloitré chez lui, mais ce n’était pas le cas. Il n’allait pas se cacher. Ben se demandait bien ce qu’elle allait vouloir lui dire. Après tout elle aurait pu continuer ce silence et prendre la fuite, elle était tellement douée à cela. Il n’en aurait pas été étonné, mais apparemment elle voulait dire quelque chose, n’importe quoi. Mais que dit-on à l’homme qu’on a abandonné au pire moment alors qu’on devait lui promettre de passer le reste de sa vie avec lui envers et contre tous ? Ben est toujours étonné par cette histoire « comment tu vas ? » Qu’est-ce que les gens s’attendent à ce qu’il réponde ? Il va plutôt bien malgré les circonstances, il se reconstruit une nouvelle vie avec ce fauteuil, les opérations et la rééducation. Il fait également face au deuil de ses parents. Mais est-ce qu’il va réellement bien ? Cela fait bien longtemps qu’il n’est plus heureux et elle devrait le savoir mieux que quiconque. Cependant, lorsqu’on pose cette question personne ne s’attend à ce qu’on dise la vérité. Il faut donner une réponse qui satisfasse la personne d’en face c’est-à-dire un mensonge ou une vérité déguisée. Liv ne faisait pas exception. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise la vérité parce qu’elle n’avait pas envie de la connaitre. Au fond, elle savait bien qu’elle avait contribué à son humeur et encore aujourd’hui c’était le cas. « Comme tu peux le voir, je vais bien. » Lui répondit Ben en sous-entendant dans son fort intérieur depuis que tu m’as quitté alors que j’étais encore sur un lit d’hôpital en train d’accepter le fait que je ne retrouverais sûrement jamais ma mobilité complète. Il ne le dirait pas à haute voix parce qu’il ne voulait pas lui donner de l’importance. Il aurait pu lui dire qu’il était étonné de la voir, mais il n’avait pas envie que ça puisse compter dans sa vie. Il avait besoin de s’enfuir, de panser ses blessures et le fait de la voir n’arrangeait rien. Elle lui rappelait sa condition d’infirme et le fait qu’elle n’ait pas pu continuer à l’aimer. « J’ai des choses à faire, je te laisse, bonne journée. » Rajouta le beau blond. comme pour couper court à la conversation avant que ça ne devienne plus gênant. Il n’avait pas envie de discuter avec elle du beau temps ou du passé. Il préférait prendre la fuite, mais malheureusement la jeune femme ne semblait pas avoir envie de le laisser partir aussi facilement.

De nouveau, il tente de prendre la fuite. N'importe quelle personne en temps soit peu censée l'aurait laissé faire. Elle aurait du le laisser faire Liv. Seulement, c'était plus fort qu'elle. Elle posa instinctivement la main sur la poignet de son fauteuil pour le stopper. Ben ! C'est à ce moment précis qu'elle devait ouvrir la bouche pour lui faire part de son ressenti. Elle devait surtout lui présenter des excuse. La jeune femme s'était longtemps entraînée pour savoir quoi dire. Elle cherchait constamment les mots justes. Ceux qui feraient en sorte qu'il pourrait la comprendre. Malheureusement, elle ne les avait pas encore trouvé et aujourd'hui, elle devait improviser. Pars pas. S'il te plaît. Comme à sa plus grande habitude, elle se bouffe la lèvre inférieure, mal à l'aise. Lui, il se montre froid et distant, comme à chaque fois qu'il est contrarié, agacé. D'ailleurs, elle se demande ce qu'il ressent vraiment, au plus profond de son être. Du dégoût, de la colère, de l'incompréhension. Est-ce qu'il est déçu ou plutôt énervé ? Liv, elle ne compte pas faire de la psychologie pour comprendre. Je suis désolée. Ce sont les premiers mots qui s'échappent de ses lèvres, d'une voix à peine audible. Evidemment, cela la fait rire. C'est nerveux, parce que ces mots-là ne sont pas adaptés. Je sais que c'est trop tard et que tu ne pourras jamais me le pardonner mais, je tiens à m'excuser pour tout le mal que j'ai pu te faire... Elle ne sait pas comment s'y prendre ni même par où commencer. Jouant nerveusement avec ses doigts, elle baisse la tête pour fixer ses pieds, incapable de le regarder dans les yeux. C'est beaucoup trop dur, elle peut voir à quel point elle l'a blessé mais aussi tout ce qu'elle a perdu en agissant lâchement.

Ben n’avait pas envie de rester, mais comme toujours la jeune femme faisait ce dont elle avait envie. Elle avait besoin de lui parler, de lui dire certaines choses. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle s’excuse, il ne le pensait parce qu’il pensait mériter mieux que simplement ces mots si vides de sens à son égard. Elle avait au moins conscience qu’il ne lui pardonnerait pas, qu’elle arrive un peu tard dans le processus de deuil que ce soit de leur relation ou d’autre chose. Ben était également surpris qu’elle n’ose même pas le regarder dans les yeux. « Tu as raison c’est trop tard, je ne pourrais jamais te le pardonner. » Lui confia Ben. Il ne pensait que ça serait une bonne idée de lui mentir alors il décidait d’être honnête. Il ne pensait pas être capable de lui pardonner un jour de lui avoir abandonné. Ben comptait s’en aller cependant, il se rendit compte que c’était peut-être son unique chance de lui dire ce qu’il avait en tête. Il savait que cela allait lui demander du courage, de se mettre en zone de vulnérabilité, mais il espérait que cela lui apporterait une certaine paisibilité. Il avait besoin d’aller de l’avant et il n’avait jamais eu l’occasion de lui dire ce qu’il pensait. « C’est trop facile de venir t’excuser maintenant. Où étais-tu ces derniers mois ? Où étais-tu quand j’aurais eu besoin de toi ? Je ne parle pas de ‘nous’ en tant que couple, mais même en tant que personne. » Lui demanda le jeune homme sans vraiment attendre de répondre de sa part. Il sous-entendait durant ces mois de rééducation, mais surtout lors de la mort de ses parents. Il savait qu’elle était au courant, tout le monde le savait. C’est sans doute la chose qui le blessait le plus parce qu’il aurait eu besoin de son amie bien plus que de sa fiancée. « Tu n’as pas le droit de revenir et je me dire que tu es désolée, ça ne marche pas comme ça. » Rajouta Ben. Il tenait à ce qu’elle comprenne que ce n’était pas aussi facile. Il n’allait pas l’aider à soulager sa conscience. Il n’allait pas lui dire que tout irait bien parce qu’elle s’est enfin excusée.

Liv tout ce qu'elle trouve à faire, c'est s'excuser. Evidemment, c'est ce qu'elle doit faire. Après, elle ne trouve pas les mots justes parce qu'elle manque d'expérience, elle ne sait pas comment lui expliquer ce qu'elle ressent. Elle n'est pas du genre à blesser les gens. C'est une personne plutôt douce et attentionnée qui fait toujours passer le bonheur des autres avant le sien, surtout lorsqu'il s'agit de ses proches. C'est ce qu'elle aurait du faire avec Ben lorsqu'il était au plus mal seulement, une chose en entraînant une autre, elle avait perdu le contrôle de sa vie. Son père lui a toujours appris à garder la tête haute, à ne jamais abandonner, à tenir le taureau par les cornes pour ainsi dire. Elle n'a jamais eu le droit à l'erreur la demoiselle. Elle a toujours tout fait comme il le fallait. Et puis, Ben est entré dans sa vie. Elle s'est laissée aller, elle a baissé sa garde, elle est tombée amoureuse et comme toute personne ayant des sentiments, elle a perdu la tête. Elle s'est comportée comme une gamine égocentrique. Elle n'a pensé qu'à sa petite personne et aujourd'hui, elle doit payer les conséquences de ses actes. Il lui explique qu'il ne pourra jamais la pardonner et forcément, ça fait mal. Elle s'en était doutée mais entendre ces mots de vive voix lui retournent l'estomac. Elle tente de ne pas craquer parce que ce n'est pas le moment et qu'elle n'en a tout simplement pas le droit. Il lui demande où elle était durant ces derniers mois alors qu'il avait besoin d'elle. Elle sent la culpabilité la ronger un peu plus à chaque parole. Si elle pouvait se transformer en souris et se cacher dans un coin, elle le ferait. A la place, elle l'écoute et elle encaisse, durement. Je... J'ai perdu mon job. Qu'elle finit par lâcher en passer une main dans ses cheveux. Elle a perdu son job, il ne travaillait plus clairement, le couple était dans la merde. Elle enchaîne sans même lui laisser le temps de rétorquer et à une vitesse qu'elle-même ne semblait pas possible. J'ai perdu mon job et le bébé aussi. Je sais que c'est pas des raisons suffisantes pour expliquer mes actes. J'ai agi sur un coup de tête. Je ne savais pas comment te le dire. T'étais déjà mal et j'avais tout simplement pas le droit de penser qu'à moi dans une période comme celle-ci pourtant, c'est ce que j'ai fait et j'en suis navrée. Elle lui balance un tas d'informations à la minute sans même se rendre compte ce qu'elle raconte. Elle explique indirectement que plusieurs choses l'ont poussé à agir de la sorte et ce, sans lui cracher au visage qu'il était insupportable à la fin mais, ça lui brûle la langue. Liv, elle sait parfaitement que ce n'est pas le moment de lui faire des reproches à la place, elle doit se contrôler pour ne pas pleurer. D'ailleurs, les larmes lui montent aux yeux quand elle s'aperçoit qu'elle a absolument tout perdu en chemin. Elle prend une grande inspiration avant de secouer la tête. T'as raison, j'ai pas le droit. Et comme elle sait parfaitement qu'elle va finir par exploser, c'est elle qui décide de tourner les talons cette fois-ci. Elle ne peut pas lui faire face. Elle n'y arrive pas, tout simplement. Trop de regrets, trop de reproches dans son regard.

Ben avait l’impression de se faire renverser à nouveau. La jeune femme venait de lui révéler qu’elle était enceinte au moment de son accident et que juste après elle avait perdu leur enfant. Il ne s’y attendait absolument pas. Il était triste pour elle, triste qu’elle ait dû vivre cela seule, mais également en colère. Il ne comprenait pas comment elle avait pu lui cacher une telle nouvelle. Il aurait eu sa place pour le vivre avec elle. Il n’était pas en sucre à l’époque et il ne l’était pas aujourd’hui. Liv l’avait sous-estimé et cela le blessait amèrement. Le fait qu’elle ait également perdu son travail avait été la goutte d’eau qui l’avait poussé prendre la fuite. Ben s’attendait à une explication, mais pas celle-ci. Elle se justifiait maladroitement et utilisait les épreuves de la vie contre lui. Ce n’était pas juste et c’était très violent pour lui qui n’était pas prêt à l’entendre. Il était vraiment perdu entre plusieurs émotions et il n’arrivait pas à faire le tri. C’était peut-être trop d’informations. Il devait encaisser rapidement. Maintenant qu’elle avait dit ce qu’elle avait à dire, elle comptait s’en aller tourner les talons, mais ce n’était pas comme ça que ça marche. En effet, Ben ne pouvait pas la laisser partir aussi facilement. Il était peut-être en fauteuil, mais rien ne l’empêchait de la rattraper. Il allait même la provoquer comme pour avoir son attention et visiblement cela allait marcher. « Donc tu es partie ? C’est ça ta grande excuse ? C’est devenu trop difficile et c’était mieux pour toi de prendre la fuite ? » Lui demanda Ben sous le coup de l’énervement. Il n’essayait pas de la blesser (ou peut-être un peu), mais il voulait qu’elle se mette à sa place cinq minutes. « Et en plus j’apprends maintenant que tu m’as caché une grossesse qui nous concernait tous les deux. » Continua le beau blond. Il se sentait trahie face à cette révélation. Il n’aurait pas pensé qu’elle lui aurait caché une telle chose. Il avait encore dû mal à se dire qu’elle avait vraiment été enceinte, qu’elle avait vraiment perdu le bébé et qu’elle n’avait surtout rien dit jusqu’ici. Il se demandait même pourquoi elle le disait maintenant. Il se demandait si elle n’essayait pas de se justifier, de se dédouaner. Elle aurait pu continuer à vivre dans le mensonge. Il ne comprenait pas ce revirement de situation. Il ne l’a comprenait plus depuis bien longtemps. « Liv je suis peut-être un infirme, un sous-homme pour toi, mais j’aurais été présent, je t’aurais soutenu. » Fini par lui dire Ben. Il tenait à lui dire ce qu’il pensait. Il ne savait pas si un jour il en aurait l’occasion. Il ne voulait pas se réveiller avec des regrets. Liv ne lui avait pas fait confiance, elle l’avait sous-estimé comme souvent malheureusement. Il voyait au moins comment elle le considérait.

Forcément, Ben le prend mal. Liv ne peut pas lui en vouloir. Elle tente de se mettre à sa place et elle se dit qu'elle aurait agi exactement de la même façon s'il l'avait quitté de la sorte, s'il lui avait menti sur plusieurs points. Seulement, elle est énervée et lorsque la colère prend le dessus alors, elle dit parfois des choses qu'elle regrette. Pour le coup, elle décide de dire la vérité, rien que la vérité et ce, même si ça fait mal à entendre. Elle sert les dents et elle se retourne. Elle lui fait face de nouveau et ce, tout en levant les bras en l'air d'un air désespéré. C'est lâche mais, c'est bel et bien la vérité. Elle soupire parce qu'elle ne sait pas vraiment où se mettre à l'heure actuelle. Evidemment qu'elle est mal à rapport à la situation. Oui, elle regrette ses choix, ses erreurs. Seulement, le retour en arrière n'est pas possible. Maintenant, elle doit juste se confronter à la réalité et aux propos parfois crus de Ben. Une grande excuse. Une explication plutôt, qu'elle a envie de lui balancer mais, elle se retient. Ça ne sert à rien de l'énerver davantage. Elle se bouffe la lèvre. Elle s'aperçoit qu'elle lui a balancé trop d'informations, des choses qu'elle voulait garder pour elle. A quoi bon lui raconter qu'elle était enceinte, maintenant. C'est juste s'enfoncer un petit peu plus. Elle ne dit rien pour le moment, elle le laisse parler, exprimer le fond de sa pensée. Il parle d'infirme et elle a juste envie d'hausser le ton pour cela. Nan mais... Arrêtes de raconter n'importe quoi. Ça a rien à voir avec l'accident du moins, pas directement. Non, ça n'a rien à voir avec le fait que Ben se trouvait en fauteuil roulant. Tout à à voir avec son comportement. Elle ne pouvait tout simplement pas le voir ainsi et rajouter par dessus des nouvelles mauvaises. Alors, elle a préféré se taire. Elle a préféré partir pour ne pas avoir à partager ses petits secrets. J'ai appris que j'étais enceinte au moment où on m'a annoncé que je venais de faire une fausse couche. Je doute pas sur le fait que tu m'aurais soutenu. Et après ? T'étais au plus mal, est-ce que tu crois vraiment que ça aurait changé quelque chose que je te raconte tout ça ? Oui, peut-être que ça aurait empiré les choses. Je voulais juste oublier. J'avais pas envie d'en parler, c'était trop difficile. Un, plus un, plus un, plus un... Tu sais comment je suis. Je déteste avouer mes faiblesses, j'aime pas montrer mes failles et j'ai besoin de toujours avoir le contrôle sur tout et là... J'ai juste craqué. Elle soupire. Ça fait tout de même du bien de dire toutes ces choses à voix haute. Comme un soulagement.

Liv essayait de lui faire croire que l’accident n’avait pas à voir avec son départ, mais il n’y croyait pas le moins du monde. Elle ne voulait pas paraitre méchante, comme un monstre parce qu’elle n’avait jamais imaginé sa vie avec un homme diminué. Alors elle tentait de se justifier autrement, mais il ne pouvait pas la laisser faire. « Donc ça ne te gênait pas que je sois en fauteuil ? Que je ne remarcherais jamais ? » Lui demanda Ben d’un ton froid parce qu’il ne l’a croyait pas. Il savait que cela avait été difficile à gérer pour elle et il le comprenait. Ce qu’il détestait c’est qu’elle essayait de faire comme si ce n’était pas une raison de son départ. Liv essayait de se justifier en lui expliquant qu’elle n’avait pas su pour le bébé avant, uniquement lorsqu’il était déjà trop tard. Elle n’avait pas vu l’intérêt de lui dire, que cela n’aurait rien changé. Elle voulait oublier, fuir et surtout ne pas le laisser lui donner une chance de la faire rester à l’époque. Elle avait juste craqué et sa réaction était de partir. Ben avait beau essayer de comprendre pourquoi elle avait agit de la sorte, c’était difficile. Il savait qu’elle avait dû gérer son accident, ses conséquences, sa fausse couche et son licenciement et que c’était beaucoup pour une même personne, mais la fuite ce n’était pas Liv du moins pas celle qu’il connaissait. Il se remettait forcément en question. Il commençait à se dire qu’il n’avait pas été à la hauteur, qu’il n’avait pas vu qu’elle s’éloignait de lui. Il pensait qu’elle était la femme de sa vie, jamais il n’avait pensé qu’elle pourrait d’enfuir. « Est-ce qu’au moins tu te sens mieux ? Est-ce que tu es apaisée ? » Lui demanda Ben d’une voix plus douce. Il espérait qu’au moins cette fuite lui avait fait du bien, qu’elle avait pu panser ses blessures et qu’elle était plus heureuse. Il espérait qu’elle n’avait pas fichu leur vie ensemble en l’air pour rien finalement. Il ne savait pas quelle réponse il attendait de sa part. Elle pourrait très bien lui annoncer qu’elle est plus heureuse sans lui, peut-être même avec un autre. Il ne savait absolument pas comment il se sentirait, mais il savait que cela ne serait pas positif.

Il parle du fauteuil, du fait qu'il ne remarchera peut-être jamais. Un pincement au coeur, elle hausse les épaules. Ça lui fait mal de se dire que peut-être, il ne sera jamais plus le même. Ben, il tente de lui mettre la pression en creusant un peu plus. Il essaie de la faire culpabiliser par rapport à son départ. Liv, elle sait pas trop quoi dire par rapport à cela. Elle se met à réfléchir. Est-ce l'une des raisons pour lesquelles elle l'a quitté ? Oui, au début, peut-être. Elle ne peut nier le fait que l'accident faisait partie de l'une des raisons pour lesquelles elle était partie.  Maintenant avec du recul, c'était différent. Complètement dingue même. Aujourd'hui, elle ne pensait pas de la même façon et si c'était à refaire alors, elle agirait différemment. Tu... Ok. Ok, peut-être qu'au début, j'ai pensé comme ça. T'étais plus le même... Parce qu'elle le voyait s'énerver, perdre patience devant les difficultés de la vie. C'était compréhensible mais dans sa tête à elle, il ne pouvait pas redevenir celui qu'il était avant l'accident. Cette situation ajoutée aux petits aléas de la vie, on fait qu'elle a craqué, chose qui n'était pas du tout dans ses habitudes. Livia, c'est le genre de filles qui ne renonçait jamais. Elle se battait envers et contre tout pour défendre ses propos, ses idées et plus que tout, son couple. Pourtant, pour la première fois de sa vie, elle a douté. Trop fière pour en parler à Ben, elle a préféré fuir. Le bébé, elle ne l'avait pas perdu pour rien. Elle n'avait pas eu d'accident, elle. Non, tout était de sa faute et la culpabilité était beaucoup trop importante pour qu'elle le partage avec l'homme de sa vie. D'une voix beaucoup plus calme, plus douce, il lui demandait ce qu'il en était aujourd'hui. La bile envahit sa gorge et c'est les larmes aux yeux, rougies par les regrets, qu'elle hocha la tête négativement. J'ai perdu la partie la plus importante de ma vie. J'ai ruiné mon avenir... Elle marque une courte pause pour reprendre son souffle. Elle ne sait même pas quels mots employés pour expliquer ses émotions. Au final, elle se contente d'un petit sourire forcé. Ouais Ben, j'ai tout ruiné. J'ai peut-être foutu tous tes rêves en l'air mais, les miens sont partis en même temps. J'ai tout perdu, t'as tout perdu et tout ça, c'est ma faute. Liv, elle veut même pas savoir ce qu'il devient. Elle croise les doigts pour qu'il soit heureux mais, d'un côté, le savoir nager en plein bonheur sans elle, ça la tue. Un peu égoïste pour le coup!

Ben avait voulu une réponse à sa question et il l’avait. La jeune femme pensait qu’il n’était plus le même après son accident. Elle pensait réellement ceci et cela le blessait. Elle ne se rendait pas compte que ce qui faisait qu’il n’était plus le même aujourd’hui c’était son départ, sa fuite. L’accident l’avait changé, la rééducation avait été difficile, mais rien n’aurait été impossible avec l’amour de sa vie à ses côtés. « Non c’est vrai je n’étais plus le même, mais j’aurais pu le redevenir avec du temps, de la patience, mais également ta présence. » Lui confia Ben. Il ne tentait pas de la faire se sentir coupable, mais de lui expliquer qu’elle avait eu tort de penser qu’il n’était plus le même. Elle l’avait rendu ainsi. « Cela n’a plus d’importance maintenant. Je te remercie en tout cas, je te remercie d’être partie avant qu’on se marie ainsi j’ai pu me rendre compte de ça avant le grand jour. » Continua le beau blond. Il y allait fort parce qu’il ressentait tellement de colère, de rancœur, mais aussi de peine. Il savait qu’elle allait avoir mal face à ses paroles, mais c’était ainsi. « C’est mieux de savoir qu’on ne peut pas compter sur sa femme pour le meilleur et pour le pire avant qu’après le mariage.. » Fini par lui dire Ben d’une voix sarcastique. Il avait découvert que la personne avec laquelle il comptait passer le reste de sa vie préférait prendre la fuite. Il laissa un silence. Un long silence. Puis la conversation avait tourné autour d’un autre sujet. Il voulait savoir si son départ avait valu le coup, si elle avait trouvé ce qu’elle avait cherché en s’en aller. Au fond, il voulait savoir si elle n’avait pas fait tout ça pour rien. Ben ne s’attendait pas à ce qu’elle dise non. Il pensait que par respect pour lui, pour eux elle mentirait au moins. Mais non, elle préférait se « plaindre » d’avoir perdue la partie la plus importante de sa vie, d’avoir ruiné son avenir. « Tu as ruiné notre avenir … » Lâcha Ben. Elle devait comprendre qu’elle n’était pas seule. Elle ne cessait d’expliquer son choix avec ce qui lui était arrivé à elle. Il en avait assez. Elle avait fait ce choix pour elle et elle ne s’était pas rendue compte des conséquences de ses actes. Il l’a trouvait donc très culotté d’oser lui dire que non elle n’avait pas trouvé ce qu’elle cherchait. « Pourquoi est-ce que tu reviens maintenant ? » Lui demanda le beau blond. C’était une question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elle était de retour. Il avait besoin de savoir, de comprendre pourquoi. Il ne comprenait pas qu’elle puisse revenir sans raison, sans but. « Tu avais des mois pour revenir et tu as choisi ce moment. » Il sous-entendait pourquoi elle n’était pas revenue avant comme par exemple à la mort de ses parents.

Ben, il a changé après son accident. N'importe qui aurait changé après avoir perdu la mobilité. Liv, elle l'a toujours soutenu. Après tout, ils étaient sur le point de se promettre d'être unis, pour le meilleur comme pour le pire. Pourtant, elle a changé d'avis. Inconsciemment, elle a agit pour sa petite personne, sans se préoccuper des besoins et ses envies de son fiancé. Elle n'a pas réfléchi et elle est partie parce qu'elle pensait que c'était la meilleure chose à faire. Je sais Ben... J'en ai pris conscience un peu trop tard... J'aurais du t'en parler, je suis certaine que t'aurais su comment me faire rester. Elle ravale sa salive. Elle tente de prendre sur elle. Elle n'a pas le droit de pleurer ou de s'énerver parce que c'est bel et bien sa faute. Elle est en tort et Ben, il a le droit d'être énervé. Il avait besoin d'elle et elle n'a pas su être à la hauteur. Elle n'a pas assez cru en lui, elle l'a abandonné comme on abandonne un mec avec qui on s'est mis en couple il y a une semaine à peine. Les paroles qui lui balancent en pleine face sont dures. Elles la touchent en plein coeur. Liv, elle a mal lorsqu'il lui rappelle qu'ils étaient sur le point de se marier et qu'elle a tout gâcher. Oui, c'est sûr... Elle marmonne parce qu'elle n'a aucun argument en sa faveur. Elle lui explique donc qu'elle a perdu la personne la plus importante de sa vie. Elle a laissé partir Ben alors qu'elle était prête à tout pour lui. Elle aurait fait des pieds et des mains pour que leur relation fonctionne or, elle a tout gâché en prenant la fuite. Quelque chose qui n'était clairement pas dans ses principes. Notre avenir. Qu'elle corrige en hochant la tête positivement. Oui parce que dans cette histoire, elle n'a pas seulement gâché sa vie mais celle de Ben par la même occasion.La question fatidique finit par retentir. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? Pourquoi ne pas avoir pris deux jours de repos ? Pourquoi ne pas l'avoir appelé ? Pourquoi ne pas être revenue lorsqu'on lui a appris la mort de ses parents ? Je... Je savais pas comment revenir. J'ai fait énormément de conneries. J'ai gâché ta vie. Je voulais pas que tu penses que je revenais uniquement parce que je pensais que tu avais besoin de moi. Liv, elle prend une grande inspiration. Elle laisse le silence prendre place pour rajouter d'une voix à peine audible. J'aimerais pouvoir tout changer tu sais. Si c'était à refaire, je modifierai tout mais... C'est pas possible. Et je suppose que tu me laisseras pas la chance de me racheter alors, je vais ramer. Elle va ramer. Elle va en voir de toutes les couleurs. Tant pis cette fois-ci Liv, elle baissera pas les bras. Elle ne refera pas la même erreur. Elle va se battre mais, elle finira par se racheter. Elle veut être présente pour lui et elle compte le faire, qu'il le veuille ou non.

Ben n’avait plus envie de l’écouter. Rien de ce qu’elle pourrait dire ou faire ne l’apaiserait. Sans le vouloir elle s’enfonçait à chaque fois. Elle avait beau regretter ses choix, il n’en restait pas moins qu’elle avait gâché ce qu’il y avait entre eux. Elle avait piétiné leur relation ainsi que le cœur de Ben. La jeune femme essayait de justifier le fait qu’elle ne soit pas revenue avant parce qu’elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle revenait uniquement parce qu’il avait besoin. Cela n’avait aucun sens pour lui parce que si c’était le cas elle ne serait jamais partie. Il n’avait jamais cessé d’avoir besoin d’elle jusqu’à ce qu’il comprenne qu’elle ne reviendrait pas. La jeune femme lui confia qu’elle était prête à ramer pour se faire pardonner. Elle voulait se racheter et elle semblait assez motivée. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait besoin de cela. Etait-ce pour soulager sa conscience ? Parce qu’elle voulait revenir dans sa vie ? Il n’en avait aucune idée, mais il ne pensait pas qu’elle pourrait toujours vouloir être avec lui. Il s’était passé bien trop de choses. Il pensait qu’elle voulait simplement mieux dormir la nuit. Il refusait d’être son cas de charité, il n’en avait pas besoin. « Si tu veux mon pardon pour soulager ta conscience, je te le donne. » Lui répondit Ben. Il était prêt à lui donner son pardon si cela voulait dire qu’elle cesserait de l’importuner. Elle ne se rendait pas compte que sa présence lui faisait plus de mal que de bien. « En revanche, rien de ce que tu diras ou feras ne changera les choses. Tu peux donc éviter de perdre ton temps à ramer cela ne sert à rien. » Continua le beau blond. Il ne disait pas cela pour la blesser du moins pas directement. Il voulait simplement qu’elle évite de se faire de faux espoirs. Il n’était pas en mesure d’oublier. « Mais si tu veux ne pas empirer les choses, tu vas me laisser l’espace que je mérite. » Fini par lui dire Ben. Il savait qu’il allait achever la jeune femme, mais elle devait prendre conscience qu’il avait appris à vivre sans elle, à la manière dure. Aujourd’hui, il n’avait plus de place pour elle dans sa vie. Elle lui ferait plus de mal que de bien. Certes, il parlait sous le coup de l’émotion. Il ne pouvait pas savoir ce qui pourrait se passer dans l’avenir, mais à ce moment précis il voulait réellement de l’espace. Il se tourna donc avec son fauteuil pour sortir du magasin en espérant qu’elle accepte sa demande et qu’elle le laisse rentrer chez lui panser ses blessures.

Que peut-elle dire de plus ? Elle n'en sait rien. Sans doute devrait-elle se taire. Sans doute aurait-elle du rester enfermer chez elle et ce, jusqu'à trouver le discours parfait à sortir à son ex petit-ami. A la place, elle gâche tout, comme à son habitude. Seulement, elle se dit que ça ne peut être pire qu'avant. Ben la déteste, ça se lit dans son regard. Ça fait mal de le voir et ce, même si elle s'en était doutée. Liv, elle n'a pas cherché à comprendre quoique ce soit. Elle a agi sans réfléchir et elle doit en payer les conséquences. Ainsi soit-il. Elle compte se racheter. Elle ne sait pas encore comment or, elle va le faire. Qu'il le veuille ou non, elle refuse de le laisser s'échapper. La petite brune sait parfaitement qu'elle est en tort, que tout est de sa faute or, ce n'est pas pour cela qu'elle va baisser les bras et le laisser s'en aller, refaire sa vie avec une autre. Je ne veux pas de ton pardon, encore moins si c'est pour soulager ma conscience. Je veux te prouver que je suis toujours celle qui j'étais avant mon départ. Celle qu'il a aimé dans le passé. Elle veut faire disparaître la Liv qui est partie. Elle veut le récupérer tout simplement et ce, même si elle sait qu'elle va ramer pendant des mois voire peut-être des années. Ben, c'est le seul homme qu'elle n'a jamais aimé. Ben, c'est celui pour qui elle se battra coûte que coûte. Il dit que c'est une perte de temps. Elle ne reste pas indifférente face à cela, forcément. Je sais parfaitement que je ne peux pas changer ce qu'il s'est passé, ce que j'ai fait. C'est le présent et le futur que je vise. Livia, c'est une jeune femme ambitieuse. Ben sait parfaitement que lorsqu'elle a quelque chose en tête alors, elle n'abandonne pas. Elle fonce tête baissée, elle met sa vie en jeu s'il le faut. Tant pis. Il en vaut la peine. Pourtant Ben, ce dont il a besoin, c'est d'espace. Il tourne les talons et Liv, elle ne peut rien contre cela. Elle ne va pas éternellement le retenir. Elle vient à peine de rentrer et forcément, ça fait déjà beaucoup a encaisser. Pour ce que ça vaut, je t'aime. Je t'aime et je t'ai toujours aimé. Elle lève les bras pour les laisser retomber le long du corps. Oh oui, elle va trimer ça, c'est certain. Peut-être même qu'elle finira par perdre la partie. Au moins, elle aura essayé. Le tout, c'est d'agir pour ne rien regretter par la suite.