- taste you on the tip of my tongue -
gretchen bates x brent prince

Il était passé prendre des pâtisseries en ville en rentrant de l'école, signe de paix. C'était son drapeau blanc à lui, qu'il brandissait et secouait vivement avec espoir qu'entre les délices dont il avait fait l'acquisition et quelques battements de cils, elle craquerait, la jolie brune. L'ambiance des derniers jours devenaient presque insupportables pour Brent, la façon qu'elle avait de presque le fuir, d'éviter la discussion, d'éviter même le moindre contact. Tout ça pour quoi, un baiser ? Du moins c'était ce qu'il pensait. Il ne voyait que ça. Depuis ce moment, trop rapide à son goût, elle n'était plus la même, cette gamine qui allégeait son coeur et lui redonnait à sa façon goût à la vie, goût à l'amour. Cette nouvelle situation dans laquelle ils se trouvaient le suivait partout, toujours planquée dans un coin de sa tête, prête à ressortir à tout instant pour lui faire se poser mille et une questions. Lorsqu'il était couché dans son lit dans le silence, lorsqu'il prenait son téléphone en espérant y voir un message de sa colocataire improvisée. Elle l'avait suivi jusqu'au travail, toute la journée, si bien qu'il s'était demandé si un des gamins pourrait l'aider avec son affaire. Il avait jugé plus adéquat de ne rien dire, ne voulant traumatiser aucun marmot, et avait plutôt opté pour son cadeau de paix. La pâtisserie avait été dévalisée, il n'était pas sûr de ce qu'elle aimait le plus, alors il avait prit un peu de chaque choix. Elle ne pourrait que lui pardonner avec ça, non ? Assit sur l'un des tabourets de la cuisine, accoudé au comptoir, Brent attendait avec ses cadeaux, que la belle revienne de son escapade quotidienne. La porte s'ouvra enfin, et Brent pu sentir son coeur se serrer un peu d'appréhension, comme un gamin de quinze ans, de peur qu'elle l'ignore et trace jusqu'à la chambre qu'elle occupait en décidant de ne pas lui adresser la parole, une fois de plus. — J'ai une surprise. — qu'il lâcha alors qu'elle avait à peine refermé la porte d'entrée. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Il avait paniqué, il s'en voulait déjà. Elle allait s'attendre à quelque chose de grand, et il allait avoir l'air d'un con, avec ses gâteaux miniatures. Tentant de se rattraper lamentablement, il reprit finalement, avec le ton le plus détaché possible. — Enfin, j'ai prit quelques gâteaux. Je me suis dit que tu aurais peut-être un creux en rentrant. — Il marchait sur des oeufs, Brent, tentant de lui montrer qu'il s'intéressait, qu'elle lui plaisait, plus que comme la simple colocataire temporaire, tout en restant le plus simple possible. À trente-trois ans, il lui semblait retrouver son âme d'adolescent, la dernière fois qu'il avait réellement voulu séduire une femme remontant à cette époque-là. Il ne voulait pas forcer les choses avec Gretchen. Jusque là, tout s'était fait si naturellement. Il n'y avait aucune raison que cela change maintenant. Mais la belle en avait visiblement décidé autrement. — Tu as passé une bonne journée ? — la questionna-t-il finalement, à son habitude.