tu ne te rappelais de rien. strictement rien du tout. c'est comme si toute la soirée qui venait de se dérouler avait été effacée de ta mémoire. tu n'étais même pas à stars hollow. non. actuellement, tu étais à hartford, la ville la plus proche. pourquoi étais-tu là ? tu n'en avais aucune idée. tu avais un de ces mal de crâne qui te faisait croire que tu avais énormément bu ce soir. les souvenirs de cette sombre soirée te revenaient petit à petit en tête, mais tu n'arrivais toujours pas à les mettre au clair. tu te rappelais d'être venu à hartford en voiture, avec un pote, afin d'aller en boîte. tu t'amusais plutôt bien, mais tu n'arrivais pas à te rappeler de la raison pour laquelle tu te retrouvais seul, dans les ruelles sombres et silencieuses de hartford. tout ton corps était endoloris. chaque mouvement te faisait décocher une grimace de douleur. tu cherchas à tâtons ton téléphone, qui se tenait dans une des poches intérieures de ta veste en jean. c'est à ce moment là que tu découvris que ta veste, habituellement bleue claire, était parsemée de tache de sang. rouge sombre. d'un seul coup, la douleur fut encore plus aiguë. tu ouvris ton téléphone portable et regardas ton visage ensanglanté à l'aide de la caméra frontale. tu t'étais sûrement encore battu. comme à chaque fois que tu buvais trop. et visiblement, ces connards ne t'avaient pas loupé. tu avais six sms non lus de ton pote qui disait qu'il était rentré à stars hollow étant donné qu'il ne te trouvait pas. tu répondis simplement que tu allais bien et que tu rentrerais tout seul. mensonges. perdu, tu regardas autour de toi, à la recherche d'un point de repère. sans but, comme une âme errante, tu rejoignis la grande route qui menait à stars hollow. tu avais mal partout, mais tu te forçais à avancer. après une trentaine de minutes de marche difficile, tu arrivas enfin sur la route principale. étant donné l'heure tardive, peu de voitures allaient passer. mais tu préférais tout de même tenter de faire du stop plutôt que de marcher pendant deux heures en pleine nuit, alors que tu en étais totalement incapable. alors tu attendais, essayant d'être le plus patient possible. tu levais ton bras droit, celui qui te faisait le moins mal, dés qu'une voiture passait près de toi, mais personne ne semblait vouloir accueillir un inconnu au visage ensanglanté dans sa bagnole. “ fais chier, ” grognas-tu. seul, dans la nuit, loin de chez toi, tu te sentais faible. vulnérable. pour la première fois de ta vie, tu ne savais pas ce qui allait t'arriver.